Herve, un coeur en une heure
Description
Ecoutez battre le coeur de la cité ! L'Echevinat du Tourisme de la Ville de Herve vous propose un parcours d'une heure : entre passé, présent et avenir, découvrez un centre qui vous raconte son histoire. Un patrimoine remarquable, des traditions folkloriques et des anecdotes, les vieux métiers de notre région... Toutes ces explications sont détaillées sur des panneaux intégrés dans la Ville. Ecoutez votre coeur et visitez Herve en une heure !
Information complémentaire
Signalétique
Aucune signalétique
Informations techniques
Point de départ
PLAN IGN
PHOTOS AERIENNES / IGN
CARTES MULTI-ECHELLES / IGN
TOP 25 IGN
CARTE DES PENTES (PLAN IGN)
PARCELLES CADASTRALES
CARTES AÉRONAUTIQUES OACI
CARTE 1950 / IGN
CARTE DE L'ETAT-MAJOR (1820-1866)
CARTES LITTORALES / SHOM/IGN
SCAN EXPRESS STANDARD / IGN
SCAN EXPRESS CLASSIQUE / IGN
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IGN BELGIQUE
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Informations parcours
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Maison du Tourisme du Pays de Herve, ancienne gare de Herve
Un peu d’histoire… C’est le 10 novembre 1873 qu’une locomotive à vapeur passe pour la première fois par la capitale du plateau. La station est édifiée dès la construction de la ligne et agrandie en 1899. Détruite par un incendie en 1914, elle sera remplacée par une « bicoque » provisoire en bois en 1919. Le bâtiment actuel, dernier vestige d’une présence ferroviaire, date de 1926 et abritait également le central téléphonique de la ville, dont l’histoire est souvent liée à celle du rail. La gare est fréquentée par une nombreuse clientèle : les écoliers qui se rendent au Collège royal Marie-Thérèse, les ouvriers dans les industries locales telles la laiterie, les fabriques de chaussures, mais aussi les mines et moulins. En ce qui concerne les marchandises, des clients importants alimentent le trafic : certains comme la SCAR (Sociétés Coopératives Agricoles Réunies) et la siroperie Meurens possèdent d’ailleurs un raccordement propre. La modernisation du réseau routier, la création de l’autoroute et l’augmentation du gabarit des camions sonnent le glas des lignes ferroviaires de campagne. Le trafic des voyageurs s’arrête le 2 juin 1957. Progressivement, le transport de marchandises sera également abandonné avec le passage du dernier train le 3 janvier 1986. La ligne 38 qui reliait autrefois Plombières à Chênée est déferrée en 1992. Elle fait à présent partie du réseau Ravel, voies lentes qui protègent les usagers faibles. Véritable paradis des joggers, piétons, cyclistes et cavaliers, l’épine dorsale du Pays de Herve abrite également une faune et une flore remarquables.
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Place Albert 1er
En 1855, la Place Albert 1er n’est encore qu’une prairie achetée par la ville pour y transférer le cimetière paroissial. On y enterre les défunts de 1857 à 1899. La place est alors dénommée « Place de l’Egalité ». A la fin de la guerre 14-18, il faut reconstruire la ville qui a beaucoup souffert de l’occupation. Quarante baraquements y sont érigés pour loger les sinistrés. La place prend dès ce moment le nom de « place Albert 1er », en mémoire du roi du même nom. Les deux derniers baraquements disparaissent en 1936 ainsi que dix-huit grands arbres proches. De 1932 à 1937, la place accueille un marché couvert au beurre et au bétail. En 1937, l’une des rues qui la borde, anciennement « ruelle Saint-Joseph » puis « rue de l’Égalité », prend le nom de « rue Gustave Taillard » en mémoire d’un médecin hervien appelé « le médecin des pauvres » (1839-1930). Durant la guerre 40-45, elle sert de potager aux Herviens. Le 27 août 1976, la ville qui a acquis et transformé l’ancienne fabrique Troisfontaines, inaugure sa bibliothèque et son centre culturel tandis qu’une autre partie de la fabrique est affectée à la caserne des pompiers. Plus tard, la « Maison Troisfontaines » sera rénovée et mise à disposition d’associations. Depuis cette date, la place a une vocation culturelle et de nombreux évènements s’y déroulent.
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Les Six Fontaines
Longtemps, ce site a été présenté comme étant le berceau de la ville. Il n’en est plus question aujourd’hui puisque le noyau primitif de Herve correspond pratiquement au coeur de la ville actuelle et était entouré de fossés. Le captage des Six Fontaines est situé en zone d’habitat au plan de secteur Verviers-Eupen. Les premières habitations sont apparues au début des années 70 aux alentours du site. Cette source importante aurait été découverte par des ouvriers mineurs sans travail employés par le doyen Lys (18ème s.) pour « percer la montagne ». Le réservoir d’eau qui nous intéresse est une nappe libre. Le captage des Six Fontaines consiste en une série de six épis d’environ 10 à 20 mètres de profondeur, orientés perpendiculairement aux six bacs. Les six épis coulent ensuite dans un bac collecte situé tout le long du mur des Six Fontaines. Ce bac se sépare en deux parties en son milieu et alimente les Six Fontaines par débordement, entraversant le mur par d’anciens tuyaux en fonte d’environ 70 cm de long. Sept points d’eau émergent alors d’un long mur en brique appuyé contre le coteau. Autour de la fontaine centrale, l’eau coule dans six grands bacs rectangulaires en pierre calcaire. Jusqu’en 1992, l’eau des Six Fontaines a été déclarée potable. Aujourd’hui, une canalisation d’eau passe encore sous la place et rejoint le site de l’ancien abattoir. Une tradition légendaire voulait qu’il y ait six sources différentes qui feraient réserver chaque “båtche” à un usage particulier, elle est révélatrice des us et coutumes d’autrefois : • “Li båtche as dj’vaux” pour abreuver les chevaux • “Li båtche as pourçaîs” pour le lavage des porcs après le brûlage des soies • “Li grand båtche” pour les lavandières • “Li p’tit båtche” pour le nettoyage des boyaux à saucisses et boudins • “Li reû båtche” pour les usages domestiques • “Li båtche Lecomte” réservé à la famille Lecomte , qui ne buvait que de cette eau réputée la meilleure. Une autre légende raconte que, pendant la nuit de Noël, le bac Lecomte débite du vin au lieu d’eau et que, par deux fois déjà, d’audacieux Herviens, ayant voulu vérifier le fait, ont été frappés de mort…
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Rues Haute et Leclercq
Le Tiège est un vieux chemin de terre large et gazonné et à Herve, nous en traversons trois. Le charroi de Liège à Aix-la-Chapelle emprunte soit un chemin de crête, le Vieux Tiège (devenu rue desMartyrs), soit se dirige vers l'intérieur de la ville et remonte la rue Haute, appelée autrefois le Grand Tiège. Ce chemin tout aussi difficile est néanmoins pavé pour la première fois au milieu du 18ème siècle. Le Petit Tiège aujourd'hui rue Leclercq est appelé ainsi parce que situé en contrebas et beaucoupmoins long que le Grand Tiège. Jusqu'en 1760, il est fermé par une prairie que l'on percera pour former le Thier Loxhay ou « L'ohè » qui aboutit à la route de Battice. Cette percée est bien utile, le Grand Tiège étant l'unique passage possible pour les chariots, charrettes des particuliers, carrosses et canons des troupes. Dans la rue Haute, les soeurs Récollectines arrivent à Herve en 1680 pour se consacrer à l'instruction de la jeunesse. En 1830, elles fusionnent avec les soeurs de la Providence. Cette école maternelle et primaire initialement pour filles se situe au n° 56 et l'église du Vieux Couvent attenante est consacrée en 1734. Les élèves ont rejoint l'école dite « des garçons » rue d'Elvaux en 2007. L'église et l'école, bâtiments classés, sont à présent propriété d'un opérateur privé. Dans la rue Leclercq, remarquez la façade classée du n°66, bel exemple du mariage entre brique et pierre de taille. Sa porte surmontée d'un décor sculpté et de style rocaille. La rue Haute, la plus populaire de Herve, est devenue en 1968 le quartier général de la République, société folklorique qui a ressuscité les costumes de la Belle Epoque. Au pied de la rue, un panneau rappelle l'origine de cette tradition. Pendant le 19ème siècle, le mercredi des Cendres se déroule l'enterrement de Mathy Loxhay, parodie de cortège funèbre. Des figurants font la collecte « pô l'pauve Mathy L'ohè » puis s'arrêtent devant les cabarets. Le cortège se dirige vers Nazareth où une petite fosse est creusée pour recevoir « l'ohè ». Cet os qu'on enterre signifie la fin des fêtes du carnaval, où l'on a fait bonne chère, et marque le début du Carême.
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Place Lecomte
Cette place, déjà citée en 1361, portait le nom « å Bolette », dérivé du latin « boletum » qui signifie « terrain inculte, bruyère ». Un étang, comblé en 1783, s’y trouvait aumilieu. Aujourd’hui, elle ne peut être dissociée de la Maison de Repos et de Soins qui l’occupe et dont l’origine remonte à 1400. A l’époque, l’établissement s’appelle « Hospital ». Il héberge les pauvres et est administré par le curé. Reconstruit en 1652, il prend officiellement le nom d’ « Hospice Sainte-Elisabeth » en 1749. Suite à la requête du curé Michelet, l’Impératrice Marie-Thérèse d’Autriche intervient pour augmenter l’hospice d’une infirmerie et d’une chapelle, inaugurée en 1753. Un étage rehausse le bâtiment en 1761 et le toit de chaume est alors remplacé par un toit d’ardoises. L’extension se poursuit en 1810. Henri Lecomte, bienfaiteur hervien, fait démolir à ses frais une maison derrière l’hospice Sainte-Elisabeth afin d’y faire construire, en 1815, l’« Hospice Saint-Henri », d’une capacité de 12 personnes. Les deux hospices ne forment bientôt plus qu’un seul bâtiment sur cette place devenue « Lecomte ». La façade de la chapelle est de style baroque. Quatre pilastres encadrent la porte d’entrée et la niche qui la surmonte est occupée par une grande statue de sainte Elisabeth de Hongrie. Le panneau du fronton porte un chronogramme qui date de 1752, date de la construction de cette chapelle. Face à cette place Lecomte se trouve le « Thier », du wallon « tièr, tiér, tieu » soit « versant d’une colline » ou du latin « termen » soit « tertre ». C’est à cet endroit que le château érigé au 13ème s. et propriété de la famille Chinville se trouvait. De nos jours, il ne reste rien de ce patrimoine médiéval sauf, peut-être, certaines pierres dont serait construit, dit-on, le mur de soutènement de la rue Chinville. Une partie de la place Lecomte (entre le presbytère et la maison de repos) portait jadis le nom de « Place de la Gendarmerie » parce que celle-ci y résidait. Aujourd’hui, elle prend une fois par an, lors du Festival de théâtre de rue, le nom de « Place des Artistes ». Ce festival commence le dernier samedi du mois d’août par la procession des artistes, en l’honneur de Notre-Dame de la rue trônant auprès de la tour de l’église. Le dimanche, le quartier se transforme en gigantesque théâtre : rues, ruelles et jardins sont envahis par comédiens, poètes, clowns et autres jongleurs…La place « å Bolette » a eu son marché aux moutons et aux cochons et ses habitants furent en rivalité avec ceux du « Tiège » ainsi que ceux du « Perron » pour y accueillir un marché hebdomadaire au beurre. Herve est d’ailleurs animée pendant de longues années par le passage de toutes sortes de marchands et marchandes qui, outre leur présence sur les différents marchés de la ville, font du porte à porte. Marchand d’eau-de-vie, laitière, marchande de poires cuites, de loques (klikottes), de bois à brûler (kèyès), de chandelles, de vinaigre, marchand de houilles… Tout s’annonce, tout se vend !
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Hôtel de ville
Depuis le 14ème siècle, une Halle à un étage, modeste édifice, sert pour le commerce et les réunions des autorités administratives et judiciaires. La Place de l’Hôtel de Ville est anciennement appelée Place du Perron et dans les archives du 18ème siècle et les anciens plans de Herve (16 et 18ème siècle), ce dernier se trouve face à l’Hôtel de Ville et a disparu après la Révolution française. Vétuste, le bâtiment est démoli en 1808. L’administration communale occupe d’abord trois pièces au premier étage du Collège royal Marie-Thérèse et loue ensuite deux chambres chez un particulier. Enfin, le conseil communal décide la création d’un nouvel Hôtel de Ville inauguré en 1846. Le bâtiment est incendié pendant la guerre 1914 – 1918 et dossiers, registres, archives, drapeau d’honneur de 1830 sont perdus. L’inauguration de l’Hôtel de Ville actuel est célébrée le 19 juin 1930 lors du centenaire de l’Indépendance. En 1976, les sociétés herviennes se retrouvent à l’Hôtel de Ville pour fêter le 700e anniversaire de la Ville de Herve. Dans une architecture classique, le fronton montre le lion belge et les millésimes MCMIV et MCMXXIX (1914 - 1929), le dernier représentant l’année de la pose de la première pierre. Deux métopes présentent les blasons et les outils de deux anciens métiers de la ville : le tanneur et le cordonnier. Le Lundi de Pâques est jour de fête à Herve. Au 19ème siècle se tenait une foire pittoresque au lieu-dit "So l'Hougne" (sur la colline qui domine Bolland), foire qui tomba en désuétude avant 1900 et fut remplacée par la Cavalcade. Tous les habitants,mais aussi des milliers de personnes des régions proches et lointaines, se retrouvent chaque année comme acteurs ou spectateurs de ce défilé carnavalesque dans la capitale du Plateau de Herve. Un cortège de près de 3.000 personnes (musiciens de nombreuses fanfares belges ou étrangères, groupes folkloriques accompagnant les chars fleuris et à thème humoristique, personnages costumés, grosses têtes, échassiers, etc.) déambule allègrement dans les rues de la ville, projetant sur un public amusé des tas de confettis colorés. Ce joyeux défilé a lieu de 14h30 à 18h. Mais le week-end pascal tout entier est l’occasion de nombreuses réjouissances : bals, animations, feu d’artifice… Nous vous y invitons chaleureusement. Depuis quelques années, le Syndicat d'Initiative « Herve Attractions » propose un retour aux sources avec des chars tractés uniquement par des chevaux, comme le signifie l'origine du nom « cavalcade ».
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Le CollègeMarie-Thérèse
Cet important ensemble de bâtiments principalement en briques et en calcaire fut réalisé en plusieurs étapes et jusqu’en 2004, il abrite une école secondaire. Le 1er octobre 1777 s’ouvre un collège dans ce lieu qui servit de refuge à deux pères récollets détachés du couvent de Bolland, à l’instigation de Marie-Thérèse, aux frais du gouvernement autrichien. Il est doté trois ans plus tard d’un pensionnat. Au pied de ce bâtiment, à l’angle, une pompe fournit en abondance l’eau fraîche d’un puits. La tradition orale parle du puits des Récollets. En 1838, après l’occupation française et hollandaise, le collège de Marie-Thérèse est rouvert avec un nouveau règlement. En 1850, il est patronné par la ville avec un contrat renouvelé tous les dix ans jusqu’en 1961. En 1864 – 1869, un dernier bâtiment est construit sur le terrain appartenant à la Ville de Herve. À la fin du 19ème et au 20ème siècle, le collège ne cesse de développer son espace vital et ses constructions. En 1961, il est subventionné par l’Etat comme les autres collèges et devient locataire de la ville. En 1976, 47 ares appartiennent à la ville, 103 ares à l’Evêché de Liège. En mars 1977, le nouveau conseil communal de Herve est d’accord sur une proposition d’aliénation à l’Evêché de Liège. Le 4 juillet 1994 et suite à des initiatives citoyennes, la Région wallonne classe les façades et toitures des parties les plus anciennes (1777, 1780, 1864). Elles ont gardé le même gabarit et les structures de l’origine. Vous repérez ces bâtiments rénovés à la couleur jaune des murs qui rappelle celle de l’époque autrichienne. La Ville de Herve, qui a acquis le bâtiment en 1999 et 2005, y regroupe ses services administratifs tandis que certains étages ont été cédés à Logivesdre pour y réaliser des logements sociaux.
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Rue d’Elvaux
L’abbé Klausener, curé-doyen de Herve, nourrissait l’espoir de doter la paroisse d’un enseignement chrétien pour garçons, d’où l’école dressée au bas de la rue d’Elvaux, avec au frontispice l’inscription « Ecole des frères, 1867 ». Du 1ermai 1869 au 12 juillet 1961, pendant 92 ans, la communauté des Frères de St Jean-Baptiste de la Salle assurera un enseignement de qualité à la jeunesse hervienne et des environs, débutant avec 120 élèves, terminant avec quelque 300. Honneur leur soit rendu ainsi qu’aux instituteurs laïcs qui complétaient le cadre, puis prirent la relève avec beaucoup de bonheur lors du départ des Frères. Toujours dans la rue d’Elvaux, dans le prolongement de l’ancienne école des Frères se situent des bâtiments de l’ancien Collège (1777-2003) et de l’ancienne école d’Agriculture. A la façade principale de l’édifice, transformé en logements, on a maintenu l’inscription « Collège Royal Marie-Thérèse ». Derrière les appartements de cette rue, on devine le clocher de la chapelle du collège, construite en 1908, ornée de magnifiques boiseries et certainement destinée à connaître une seconde vocation.La rue d’Elvaux, porte d’entrée dans la Ville, a ses usagers : plusieurs générations s’y côtoient. En été, jadis, les plus âgés s’asseyent volontiers sur le seuil des maisons…Celles-ci, généralement très petites, ont été restaurées. Au n° 7, une ancienne maison en pans de bois (colombages) classée le 5mars 1986 est le dernier témoin de l’habitat dans la ville du 17ème siècle. Durant le 20ème siècle, la rue a connu degrands changements : la ferme Toussaint disparue, l’école Saint Joseph transférée de l’autre côté de la rue, le collège situé à présent dans le haut de la Ville. En 2008, le vaste projet de revitalisation transforme le quartier en bureaux administratifs, logements sociaux et appartements, rajeunissant ce coin de Herve. Au 19ème siècle, on trouvait dans la rue de nombreuses enseignes telles que char à bancs, couteaux, ciseaux, tranchets,marteau d’ardoisier. Au lieu-dit Elvaux se situait le cabaret Grifgnée, le long du ruisseau « le Hac », où l’on devait régler l’octroi, c’est-à-dire le droit perçu pour certaines denrées à leur entrée en ville. Sur la façade de ce café figurait une curieuse enseigne : « une femme et un âne tirant en sens opposé ». A l’école des Frères comme ailleurs, il y a des récréations au cours desquelles les écoliers s’en donnent à coeur joie. Mais tout a une fin et quand sonne la cloche, les élèves doivent s’arrêter sur place et faire silence. Au deuxième coup de cloche, ils rejoignent leur rang respectif en silence et sans courir, pour se mettre en condition pour la prochaine leçon.
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La Fontaine Germeau-Dumont
Longtemps appelée fontaine Rogister du nom des derniers propriétaires de la ferme dont elle faisait partie, cette fontaine est classée comme monument historique depuis le 27 novembre 1979 et a fait l’objet d’une restauration vers 1990. Nous sommes en 1726. Dans les nouveaux quartiers, au « Coin de Herve », on manque d’eau. Elle est pourtant indispensable pour le ménage, le bétail et toutes les activités humaines. On va parfois la chercher loin et son transport n’est pas toujours facile. Posséder sa propre source est un luxe inimaginable ! Marie-Jeanne Dumont (1675-1728) a cinquante et un ans. Son mari, Joseph Germeau (1674-1729), est depuis plus de quinze ans atteint de folie et c’est elle qui, contrairement aux habitudes de l’époque, gère le ménage. Le maïeur et les échevins de la ville l’ont en effet formellement autorisée à « vendre, engager, disposer et contracter, à raison de l’imbécillité d’esprit survenue à son mari ». Elle habite une ferme située en bordure des fossés de la ville, le long de la voie qui relie Liège à Aix-la-Chapelle. En contrebas de cette ferme coule une source qui de mémoire d’homme ne s’est jamais tarie et qu’elle entreprend de capter en érigeant une fontaine particulièrement monumentale. Son domaine, elle en a hérité voilà deux ans, lors du décès de son père Denis Dumont (ou Du Mont ou de Mont).Il est tout à fait exceptionnel pour l’époque qu’une femme prenne l’initiative de construire un tel monument. La conception, la construction en pierre de taille et les sculptures très soignées de cet édifice ont certainement représenté des frais particulièrement importants. Certes, il y a les besoins en eau pour la ferme et le ménage, mais un simple bac de pierre n’aurait-il pas suffi? Pourquoi un tel monument dans un lieu volontairement clos à l’époque, pas du tout destiné au passage et proche des marécages qui couvraient toute la vallée? Etait-ce pour une raison de prestige, pour répondre à un rêve d’enfance ou à un voeu de son mari ? Le mystère reste entier ! Malheureusement, Marie-Jeanne ne profitera pas longtemps de sa fontaine car elle décède le 12 mars 1728.
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La Fontaine du Bougnoux
Le terme « bougnou » est déjà cité en 1368. Il désigne un réservoir d’eau de pluie. En 1906, Amédée de Ryckel en parle dans son « Histoire de la Ville de Herve » : Au début du 18ème siècle, « ...Le quartier du « Coin de Herve » manquait d’eau potable, on y fit creuser un puits et l’on fit restaurer les fontaines du Bougnoux et du Vivier,... ». Si la "Fontaine Dumont" était exclusivement et jalousement réservée à ses propriétaires, la "Fontaine du Bougnoux", située elle aussi dans les prairies de l'ancien domaine de Denis Dumont, était accessible aux habitants. Sa situation, le long d'un des seuls chemins menant de Herve au hameau de Bruyères,- la vallée n'était alors qu'un vaste marécage -, en faisait sans doute un lieu de rencontre privilégié. Par la suite, elle servit à approvisionner en eau une ancienne tannerie située à une cinquantaine de mètres.Cet édifice présente un intérêt tout particulier, notamment parce qu'il s'agit d'une des rares fontaines lavoirs destinées au public et situées en-dessous du niveau du sol. L'alimentation de la fontaine ne provient pas, à proprement parler, d'une source mais d'un ensemble de sources affleurant au bord d’une couche de marne imperméable. Le percement en août 2006 du mur situé au dessus du déversoir a en effet permis de mettre à jour un ancien tunnel voûté en briques dont plus ou moins sept mètres sont encore accessibles. Au centre de ce tunnel, un collecteur en bois de chêne récolte et achemine l'eau vers un filtre à sable qui débouche dans le déversoir. Celui-ci alimente une cuve en pierre dans laquelle les lavandières procédaient au rinçage du linge en bouchant et débouchant successivement l'orifice. En aval du bac, l'eau était captée vers la tannerie par une conduite de grande dimension. Avec la généralisation de « l’eau courante », il est plus difficile de mesurer l’importance de l'approvisionnement en eau pour nos ancêtres. L’eau servait bien sûr à étancher la soif de l’homme et du bétail mais aussi à la cuisine, à l'extinction des incendies, aux ablutions, à la lessive... Les anciens se souviennent que même lors des pires sécheresses, cette fontaine ne s'est jamais tarie et qu'au début du 20ème siècle, le "batch" du Bougnoux était encore très couramment utilisé, non pas pour le lavage mais pour le rinçage de la lessive. Celle-ci ne se faisait alors que deux à trois fois par an... L'approvisionnement en eau des ménages devait se faire tous les jours été comme hiver, aussi les fontaines comme celle-ci étaient des lieux de rencontre et de vie sociale très fréquentés et particulièrement vivants.
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Informations de parcours 11 "Le Coin de Herve"
Le « Coin de Herve » s’écrivait jadis « coir » ou « cour de Herve » : c’est la traduction du mot latin « cornu », c’est-à-dire corne, extrémité. Le « Coin de Herve » est donc l’extrémité de la Ville de Herve et l’ancien nom de l’actuelle rue Jardon. Les versions de deux historiens s’entrecroisent quant à son origine. Pour l’abbé Demollin, le nom viendrait d’Isabelle et Charles Jardon qui, en 1870, ont fondé une bourse d’études en faveur de « l’instruction chrétienne des filles pauvres de la Ville de Herve ». L’abbé Dechaineux, quant à lui, renvoie à Nicolas Jardon, conseiller de commerce et juge aux droits d’entrée et de sortie de sa majesté l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche. Un historien contemporain signale enfin qu’Isabelle et Charles seraient deux des sept enfants de Nicolas…Jadis, le 6 novembre, à la saint Léonard, se tenait dans cette rue, depuis l’hôtel de ville jusqu’à l’établissement de la Miséricorde aujourd’hui démoli, une immense foire aux bestiaux où se succédaient de grasses vaches attelées face à face et des centaines de loges d’où sortait le grognement des porcs. Quelques chevaux terminaient la collection des animaux mis en vente à cette occasion.Maison n° 86 : Cette demeure, dans sa partie ancienne, est entièrement appareillée en calcaire. La façade date du début du 18ème siècle et est constituée de deux niveaux et de quatre travées, rehaussée d’un troisième niveau plus tardif en briques. Précédée d’un perron de cinq marches bordées d’un côté d’un muret d’échiffre, se dessine une porte à linteau droit surmontée d’une baie d’imposte. Contre celle-ci est placée une curieuse niche cintrée surmontée d’un larmier, renfermant un buste de saint en bois vêtu d’un habit monacal et tenant un globe terrestre surmonté d’une croix, personnage très connu dans la région sous le nom de « Père Eternel ». Ce personnage suscite la surprise chez les passants par sa mine étonnante : deux yeux égarés sortant des orbites, le front plissé, les cheveux disposés en forme de corne et deux mains crispées. Maison n° 78 : Appuyé sur une construction moderne, un beau calvaire repose sur un socle de calcaire élégamment dessiné : deux pilastres à entablement classique supportent un fronton triangulaire sur lequel on peut lire « eCCe reDeMptor : CoLe » (1780), « Voici le Rédempteur : honore-le ». Le château de Crèvecoeur était un vaste bâtiment de style renaissance mosane, d’une belle alternance de calcaire et de briques, avec trois ailes flanquées de deux tours carrées et de fossés. La façade du bâtiment central était orientée vers le sud. Une chapelle se trouvait dans la tour nord-ouest, mais elle disparaîtra avec l’écroulement de la tour lors d’un ouragan en 1876. Hélas, avec les années, le château s’est peu à peu fortement délabré et a été extérieurement grandement diminué. Il ne reste aujourd’hui qu’une tour amputée de son joli clocheton bulbeux et une partie des ailes est et nord. C’est Servais Jacob, fils de Jacob de Goer, dont il retient le prénom comme nom de famille, époux de Marguerite de Merkelbach, qui fait construire cette maison dont on conserve la première mention en 1568. Les descendants vendront le bien à Guillaume de Caldenbourg en 1632. Mais la maison est dans un état lamentable et, en 1642, le propriétaire édifie le nouveau château. Guillaume de Caldenbourg obtient ensuite du roi d’Espagne, en 1643, que sa propriété soit reconnue comme fief de la cour de Brabant. Il devient dès lors Seigneur de Crèvecoeur. A la mort de celui-ci, puis de son épouse, les biens sont cédés à son gendre Robert comte d’Aspremont et baron de Linden. Celui-ci, le 31 janvier 1656, est installé comme Seigneur de la Franchise et des Hauts Bans de Herve. En 1789, le château abrite encore vingt personnes ! Enfin, le domaine passe aux barons de Lamberts, puis aux barons de Séjournet. Dans la suite, la ferme puis le château sont donnés en location. En 1885, le comte d’Auxy vend la propriété à la famille Ernotte qui la convertit en ferme. L’histoire castrale est terminée ! Ajoutons pour la petite histoire qu’à la fin du 18ème siècle, l’abbé Louis Lejeune composa plusieurs petites pièces de théâtre dont, le 11 mars 1877, « Le Spectre de Crèvecoeur », un opéra en cinq actes.
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Rue Jardon
La rue Jardon naît au 15ème siècle et est parcourue par un nombreux charroi. Dès 1753, à l’initiative de l’Impératrice Marie-Thérèse d’Autriche, la chaussée pavée qui relie Liège à Aixla- Chapelle passe dans le coeur de la ville, du Coin de Herve au Grand Tiège. Un droit de péage ou weghgeld est octroyé à la ville. Ce pavé va durer jusqu’au passage des blindés de l’armée américaine en décembre 44.Dans la rue, on découvre plusieurs maisons remarquables par leur style -français ou renaissance mosane- ainsi que par leur histoire. La plupart des maisons anciennes d’un côté de la rue ont un haut sous-bassement en pierres de taille et certaines entrées sont précédées de beaux perrons. Les fenêtres ont parfois des hauteurs qui diminuent d’étage en étage. Aux 18ème et au 19ème siècles, de nombreux cordonniers, par beau temps, travaillent à l’extérieur entre ces grands seuils. Au n° 88, un établissement aujourd’hui disparu, celui des Soeurs de la Miséricorde. Dans cet ancien hôtel particulier du bourgmestre Snoeck ont été reçus Napoléon 1er, ainsi que le Roi des Belges, Léopold 1er et la Reine Louise-Marie. En 1854, les Soeurs de la Miséricorde, dévouées à l’enfance déshéritée, y accueillent des orphelines et en 1937, des tout-petits, une centaine parfois. C’est la Pouponnière. La maison ferme ses portes en 1970 et est démolie. Près de cette maison se trouvait autrefois la Ruelle des Orphelines. On peut également admirer de belles maisons dans les rues voisines, la rue Roosevelt - ainsi nommée en hommage au Président des USA, l’un des artisans de la victoire alliée en 1945 - ainsi que dans la rue Davignon, du nom de Gilles-F. Davignon né à Herve en 1790, député au Congrès national en 1830. Ces deux rues d’accès au centre de la ville sont depuis 2009 rénovées avec bonheur et de majestueux trottoirs leur donnent des airs d’antan. A cet endroit, de 1922 jusqu’en 1980, se trouvait la « ferme Rogister ». Dès le 16ème siècle, le « Pays de Herve », région de culture, devient progressivement région de pâturages. La fabrication - tâche souvent réservée aux fermières - et le commerce du beurre et du fromage ont été de tout temps la spécialité de Herve. Au 17ème siècle, l’industrie se développe. Les fermier(e)s ont parfois une activité complémentaire à domicile, le tissage de la laine puis la cordonnerie. Au 19ème siècle se développent les plantations d’arbres fruitiers. C’est le début d’une industrie agro-alimentaire qui, au déclin de l’industrie traditionnelle, fait la réputation de la région. Au 20ème siècle, l’agriculture change de visage, les fermes quittent les abords de la ville et diversifient leur production. A l’heure actuelle, l’agriculture est toujours présente au coeur de la ville par la Foire agricole de Battice-Herve, ses Confréries et ses Saveurs. Le 6 novembre, jour de la Saint-Léonard, patron des mineurs, a lieu la traditionnelle « Foire Saint- Léonard », lu « Fôre Saint-Lînau ». L’origine de cette foire franche remonte au 14ème siècle. A l’époque, elle dure sept jours. Cette foire annuelle a toujours lieu et à lamême date, avec camelots et associations locales. Elle attire chaque année de nombreux visiteurs.
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Rue de la Station
La création de la gare provoque une modification notoire de la topographie de la ville. Pour relier la vieille ville à la gare, l’administration communale crée en 1874 la rue Léopold et à travers les prairies, la rue de la Station. Très rapidement, ces deux nouvelles rues se bordent de maisons. Si les rues sont animées le jour du marché hebdomadaire par la vente des produits de la ferme et le jour de la Foire Saint-Léonard, elles sont souvent peu encombrées quoique dangereuses en temps de pluie. Le 8 août 1914, c’est la tragédie dans toute son ampleur, la rue de la Station comme d’autres rues de la ville sont incendiées. De 1915 à 1928, le collège communal accepte le plan de reconstruction des maisons. La loi de 1919 prévoit la réparation intégrale des dommages de guerre subis par la population civile. Sur certaines façades on retrouve encore aujourd’hui un sigle ORD (Organisme de Reconstruction pour les Dommages) et une date. Le pavage de la rue de la Station a été réalisé en 1926 mais en 1929, l’aspect de la rue est pitoyable après les intempéries. Un patrimoine à vivre. Épinglons quelques belles maisons avec loggias : celle de la banque Chanteux (n° 6), bourgmestre de la ville pendant 25 ans (1921 - 1946), celle du médecin Rahier (n° 15), échevin durant l’entre-deux-guerres, de l’entrepreneur Conradt (n° 33), échevin des travaux publics jusqu’en 1918. Le château Thonnard, (n° 71) a été transformé. Si les maisons n’ont pas la même valeur architecturale qu’au centre historique, elles forment pourtant une architecture d’accompagnement de qualité. Au milieu de la rue, un écrin de verdure se dévoile derrière le n°47 : le parc Detry est ouvert à tous. Jusqu’en 1960, presque chaque maison de la rue est un commerce de proximité. On peut l’observer en admirant les anciennes vitrines des rez de- chaussée. On y retrouve des commerces d’alimentation (boucherie, charcuterie, boulangerie, épicerie), d’autres pour « l’équipement de la personne » (horlogerie, aunage, couturières,modistes…) ou l’équipement de la maison (quincaillerie, papiers peints et décoration), des hôtels-restaurants et cafés ainsi que des magasins self-service. Devenue aujourd’hui plus résidentielle, cette rue relie le coeur historique à la Maison du Tourisme du Pays de Herve.
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